Une étude menée en Californie révèle que des notifications d’accidents arrivent sur l’application de trafic routier et de navigation Waze en moyenne 2 min 41 avant un appel correspondant au 911, numéro d’appel d’urgence aux Etats-Unis (le 112 en Europe). Ce laps de temps pourrait « faire la différence entre la vie et la mort » d’une victime selon les recherches de l’Université de Californie, qui a mené l’étude « Crowdsourced Traffic Data as an Emerging Tool to Monitor Car Crashes », publiée il y a quelques jours, en collaboration avec la California Highway Patrol et Google.

Selon ces travaux, il faut en moyenne de sept à quatorze minutes aux unités de services médicaux d’urgence (EMS) comme les pompiers ou les ambulances pour arriver sur les lieux d’un accident après un appel au 911. « Les données sur le trafic ajoutées en temps réel par les usagers de la route pourraient aider à réduire ce temps jusqu’à 60 % » selon l’un des auteurs de l’étude, Bharath Chakravarthy, du département de médecine d’urgence de l’Ecole de médecine de l’UCI. L’étude a, en effet, montrer que les données tirées de l’application Waze étaient « fortement corrélées » avec les données des rapports conventionnels comme les appels d’urgence. L’utilisation de ces données pour faire partir plus rapidement les secours sur les lieux de l’accident pourrait évidemment réduire le taux de mortalité parmi les victimes et améliorer les services d’urgence dans leur globalité, indiquent les chercheurs.

Améliorer les services d'urgence en général

« Les chirurgiens traumatologues pourraient être avisés plus tôt, les tests diagnostiques pourraient être prioritaires pour les victimes d'accidents et le sang ou d'autres équipements de sauvetage pourraient être mis à disposition plus tôt », indique M. Chakravarthy. « Ces ressources préhospitalières et hospitalières, si elles sont activées plus tôt, pourraient contribuer à améliorer la qualité et la rapidité des soins aux patients et à réduire potentiellement la morbidité et la mortalité », ajoute-t-il.

Cette étude fait suite à un certain nombre de projets pilotes avec les services d’urgences dans le monde qui ont utilisé Waze pour justement améliorer leur réactivité aux accidents de la route. Les utilisateurs de l’application peuvent signaler en temps réel les incidents qui se produisent pendant leur trajet, la fonction de géolocalisation fait le reste et les conducteurs aux alentours qui disposent de l’app peuvent être notifié du problème. Ces derniers ont même un rôle clé, puisqu’ils peuvent confirmer ou infirmer l’information grâce à un bouton sur l'écran et une note de fiabilité à attribuer.

Des tests dans les Bouches-du-Rhône et dans la Vienne

L’an dernier, les services départementaux d'incendie et de secours des Bouches-du-Rhône et de la Vienne en France, le service d’urgence médicale NNO en Basse-Autriche et le 112 de la Lombardie en Italie ont intégré ces rapports d’utilisateurs Waze dans leurs systèmes de répartition assistée par ordinateur. L’application servait principalement à définir le lieu précis de l’accident car souvent, les appelants ont du mal à décrire l’emplacement exact où ils se trouvent, sur une autoroute par exemple.

Un autre pilote, mené par l’autorité d’urgence nationale israélienne, le Magen David Adom, a été lancé récemment. Le service d’urgence a lui aussi intégré les données Waze à son système d’information géographique en direct. Pendant un mois, les urgentistes se sont rendus sur les lieux de 300 accidents signalés sur Waze. Les alertes arrivaient en moyenne 15% plus rapidement que par d’autres canaux d’information.

Article rédigé par
George Nott, Computerworld (adapté par Nicolas Certes)
https://bit.ly/2wonHc7