13ème édition
9 ET 10 OCTOBRE 2024
Paris - Porte de Versailles Hall 2.2

Le salon des solutions et applications mobiles

6 outils de monitoring d'apps mobiles sélectionnés par le JDN

AppDynamics, Crashlytics, Dynatrace, New Relic... Tour d'horizon de quelques outils d'application performance management taillés pour mobile, avec leurs forces et faiblesses.

Parmi les éditeurs de solutions dédiées au monitoring d'applications mobiles, on retrouve les acteurs historiques de l'APM (pout application performance management) tels que Dynatrace, AppDynamics ou New Relic. Des éditeurs qui maîtrisent historiquement la quasi-intégralité des processus de supervision applicative, de l'analyse de code au reporting de crashs en passant par la gestion des performances du back-end (CPU, RAM) et des capacités réseau. Restaient pour eux à prendre en charge la partie frontend dont les technologies sont spécifiques aux applications mobiles. C'est désormais chose faite. A l'inverse, un outil comme Apteligent (VMware) est, lui, historiquement pensé nativement pour la supervision des applications mobiles.

New Relic Mobile, pure player du SaaS

Pure player du monitoring applicatif en mode SaaS, New Relic est un poids lourd du marché de l'APM. Cotée en bourse, cette société californienne créée en 2008 est valorisée plus de 3 milliards de dollars. Au-delà de la supervision de sites, d'applications web ou encore d'infrastructures informatiques, New Relic a étendu son offre aux usages mobiles.

Le reporting d'incidents permet, lui, de visualiser le nombre réel d'utilisateurs touchés par un crash, le pourcentage de sessions ayant planté sur une période donnée, et ce par OS ou par version de l'application. Côté tarifs, New Relic est un des rares éditeurs à afficher la couleur sur son site. Le prix d'entrée de son offre débute à partir de 999 dollars par mois et par application incluant 100 000 utilisateurs actifs mensuels.

Dans son dernier benchmark, le Gartner regrette que New Relic ne dispose pas de datacenter en Europe, et pointe son retard dans l'adoption des technologies de machine learning. Depuis, New Relic a lancé le projet Seymour qui vise à doter sa plateforme de capacités de l'intelligence artificielle.

DynaTrace, leader de l'APM

En tête du classement du Gartner pour la cinquième année consécutive, Dynatrace est un autre acteur incontournable de l'APM. Un temps propriété de Compuware, la société de Boston appartient aujourd'hui au fonds d'investissement Thoma Bravo. Ciblant d'abord les grands comptes, elle revendique 72 sociétés clientes dans le Fortune 100. La déclinaison mobile de sa solution couvre tout le spectre attendu dans l'APM mobile. Centrée sur l'utilisateur, elle permet de suivre les chemins d'accès et d'analyser le degré de satisfaction client, pays par pays. Les crashs sont ventilés en fonction de la version de l'application ainsi que des types de périphériques et de systèmes d'exploitation. Dynatrace assure la supervision des applications Android et iOS et des plateformes Apache Cordova, Kony et PhoneGap.

Dynatrace s'est aussi investi sur le terrain de l'intelligence artificielle et propose un assistant virtuel baptisé Davis. En novembre dernier, l'éditeur a racheté Qumram. Sa technologie de "session replay" offre la possibilité de rejouer visuellement une session utilisateur pour une application mobile ou web. Alors que Dynatrace a entrepris un travail d'unification de son interface utilisateur, le Gartner pointe le trop grand nombre de consoles et d'écrans au sein du produit.

AppDynamics, pionnier sur les usages

Fondée en 2008, AppDynamics fait également partie des éditeurs d'APM généralement retenus en "short list". La société californienne rachetée en janvier 2017 par Cisco pour 3,7 milliards de dollars a, semble-t-il, le vent en poupe. Selon Gartner, elle connaît l'un des taux de croissance les plus élevés "voire le plus élevé du marché".

AppDynamics a proposé assez vite une solution spécifique aux usages mobiles. Elle est lancée en avril 2014. Résultat : il s'agit d'un des tous premiers éditeurs à couvrir de bout en bout le monitoring des sites et applications web et mobiles. Classiquement, l'outil surveille les requêtes réseau en temps réel, capture les événements et analyse les sessions par pays, type d'appareil, OS ou opérateur. AppDynamics mesure le temps passé sur chaque écran et la façon dont l'utilisateur interagit avec l'application.

En cas d'erreur ou de bug, AppDynamics met en corrélation la capture d'écran correspondante et le code associé. Donnant ainsi la possibilité de visualiser l'interface de l'utilisateur au moment où le problème se produit. Une autre fonctionnalité permet de mesurer l'impact des performances de l'application sur les résultats "business". AppDynamics prend en charge les environnements iOS, Android et Xamarin. Pour le Gartner, le coût des produits de l'éditeur représente un frein à leur adoption par les petites entreprises aux besoins de monitoring modestes.

Crashlytics, un outil gratuit

Rachetée par Twitter en janvier 2013 puis acquise par Google quatre ans plus tard, la société Fabric est avant tout connue pour son outil de "crash test" Crashlytics. Depuis lors proposé gratuitement, Crashlytics est devenu une solution incontournable sur le terrain des rapports d'incidents ou encore de l'analyse statistique de logs des applications mobiles.

Prenant en charge les systèmes iOS, Android et Unity, les outils de Fabric sont embarqués dans un très grand nombre d'applications. Au total, ils seraient présents par ce biais dans plus de 2,5 milliards de terminaux dans le monde. "Crashlytics est entré dans les mœurs. 100% des applications mobiles que je connais l'embarque", observe Christophe Legland, fondateur de l'application Serndip et spécialiste de l'APM.

Google a déjà commencé à intégrer Crashlytics à Firebase, sa plateforme de gestion de backend d'applications mobiles. Lors du dernier Firebase Dev Summit en octobre 2017, le géant américain a dévoilé une version bêta de Crashlytics pour Firebase. Elle permet de réaliser des "crash test" d'applications depuis la plateforme, ou encore d'assurer le suivi de la stabilité d'un système critique. La version originelle, "Crashlytics on Fabric" est pour l'heure maintenue.

AppPulse, la carte de la simplicité

Un an après l'annonce de l'opération, Micro Focus a finalisé, en septembre 2017, le rachat des activités logicielles de HPE que ce dernier jugeait non-stratégiques. Une opération évaluée à quelque 8,8 milliards de dollars. Dans la corbeille, le groupe britannique récupère la plateforme AppPulse, dédiée à la surveillance des performances applicatives.

Dans sa version orientée mobile, AppPulse joue la carte de la simplicité. L'implémentation d'AppPulse ne nécessite pas de modifier le code applicatif ou d'ajouter des balises. L'outil fournit aussi un indice de référence, baptisé FunDex, qui estime le degré de satisfaction des utilisateurs. L'agrégation des différentes métriques, telles que le nombre de plantages ou le taux d'actions lentes, aboutit à un score unique qui permet d'apprécier rapidement les performances d'une app mobile

Pour le Gartner, l'intégration de l'offre d'APM de HPE Software au portefeuille de Micro Focus pourrait retarder la feuille de route du produit. Une roadmap qui souffrirait par ailleurs d'un manque de visibilité en dehors du monde des opérations IT. AppPulse est proposée à partir de 99 dollars par application et par mois.

Apteligent, une brique signée VMWare

Encore une autre acquisition dans le mouvement de consolidation qui s'opère sur le marché de l'AMP. VMware a racheté Apteligent en mai dernier. Connue initialement sous le nom de Crittercism, cette start-up, créée en 2011, édite une solution d'analyse en temps réel de la performance des applications mobiles sous Android, iOS ou Windows.

En intégrant Apteligent à son offre, VMware entend proposer une gestion des performances informatiques de bout en bout, des terminaux mobiles aux infrastructures de cloud public ou privé. Le spécialiste de la virtualisation avait déjà acquis en 2014 AirWatch, une société de gestion des périphériques mobiles. En avril 2017, c'était au tour de Wavefront, outil de monitoring des applications et services cloud, de tomber dans son escarcelle.

Apteligent se donne pour ambition de donner une vision à 360° de l'état de santé d'une application. Les développeurs sont informés des pannes et perturbations réseau tandis que les équipes business se voient proposer des pistes d'amélioration sur la base de l'analyse du comportement des utilisateurs.

Magic quadrant du Gartner sur les solutions d'APM (application performance management). © Gartner

Pour Christophe Legland de Serndip, les outils d'APM orientés mobilité se différencient notamment en fonction du nombre de kits de développement (SDK)qu'ils embarquent. "Au fil du temps, on a assisté à une multiplication des sondes. On trouve des SDK pour l'user tracking, le sentiment analysis, Google Analytics... Avec cette inflation, les applications prennent de l'embonpoint et consomment davantage de batterie. Ce qui peut être handicapant pour les smartphones bas de gamme. Par ailleurs, plus on embarque des bouts de code et plus on multiplie les bugs potentiels", explique le consultant. Un comble pour des outils de monitoring ! A cet égard, Christophe Legland donne un satisfecit à Micros Focus dont la solution repose un SDK unique.

Pour notre expert, un autre point de vigilance doit être porté à la collecte, au stockage et au traitement des données personnelles de citoyens européens. Même effectués hors de l'UE, ces processus doivent répondre aux exigences de la législation RGPD qui entrera en vigueur en mai prochain. Des solutions de tracking pour apps mobiles comme Adjust, MAT et AppsFlyer seraient déjà conformes à cette nouvelle réglementation. Les éditeurs d'outils d'APM, qui ont tous pris le virage du SaaS, envisageraient, de leur côté, de proposer des versions de leur offre installables en interne (ou on-premise) pour répondre au niveau de sécurité et de confidentialité attendu par certaines entreprises. Un curieux retour en arrière. 


Source : http://www.journaldunet.com/solutions/dsi/1206791-6-outils-de-monitoring-d-apps-mobiles-selectionnes-par-le-jdn/?een=0694e0b740065b1e369c6ec577f3bf77&utm_source=greenarrow&utm_medium=mail&utm_campaign=ml49_blockchainasase