13ème édition
9 ET 10 OCTOBRE 2024
Paris - Porte de Versailles Hall 2.2

Le salon des solutions et applications mobiles

Famoco lève 11 millions d'euros pour imposer son modèle de paiement sécurisé

La start-up Famoco vient de lever 11 millions d'euros uniquement auprès de fonds français. Son terminal de paiement sous Android se décline dans le monde entier et pour des applications très variées.

 

En remportant un appel d'offres pour les Nations unies l'an dernier, la French Tech avait découvert un peu mieux cette jeune pousse fondée par Lionel Baraban et Nicolas Berbigier. Créée en dehors des balises de l'écosystème il y a six ans, Famoco trace un chemin atypique et attire désormais certains des plus gros capital-risqueurs français. ID Invest Partners, SNCF Digital Ventures, Orange Digital Ventures et BNP Paribas Développement rejoignent les investisseurs historiques Hi Inov, Ambition Numérique (bpifrance) et Aurinvest pour un tour de table de 11 millions d'euros, destiné à aider la jeune start-up à déployer ses solutions transactionnelles. « Comme notre activité est très internationale, la présence de ces grands groupes rassure nos clients, explique Lionel Baraban. Il faut du temps pour les convaincre et leur vendre des systèmes aussi structurants pour leur activité, c'est en cela qu'ils nous aident particulièrement. »

L'opportunité indienne

Famoco se rêve en leader mondial du terminal de transaction sécurisé sous Android. Et le marché s'ouvre à grande vitesse : une quarantaine de monnaies régionales se sont créées rien qu'en France, le « couponing » alimentaire est en très forte croissance pour répondre aux urgences alimentaires dans le monde, et surtout l'Inde vient de démonétiser 86 % de sa masse monétaire en retirant les plus gros billets de la circulation. « C'est un marché gigantesque pour nous, avance le cofondateur de Famoco. Ils veulent digitaliser les transactions et nous avons les moyens de les y aider. »

 

 

Cette digitalisation des paiements crée une masse de données critiques qui pose la question de la souveraineté pour l'Inde. C'est sous cet angle que Famoco approche le gouvernement indien et ses grands donneurs d'ordre. « C'est une question centrale selon moi. Car aujourd'hui, on digitalise beaucoup, mais via des entreprises américaines qui détiennent les données, et nous les revendent sous forme d'espaces publicitaires… Avec nos terminaux, nous garantissons la propriété de ces métadonnées à nos clients », avance le dirigeant. C'est là que réside l'une des forces de Famoco, dans sa capacité à désosser le code-source de Google et le renforcer pour éviter que les données qui transitent par son terminal ne terminent dans les serveurs de Mountain View.

Des marchés variés

A ce jour, l'entreprise a déjà déployé une centaine de milliers de terminaux dans une trentaine de pays et assure ne pas être encore totalement en mesure de répondre à toutes les demandes, ce qui explique aussi, en partie, le nouveau tour de table. « Nous sommes une cinquantaine et souhaitons franchir la barre des 100 collaborateurs cette année », prédit Lionel Baraban. Des recrutements qui s'appuient sur deux types de compétences : les commerciaux pour s'implanter dans de nouveaux pays, et les ingénieurs pour préparer les évolutions des futurs produits, comme l'intégration de systèmes biométriques ou de reconnaissance d'iris, ainsi que l'empreinte digitale pour activer les transactions.

 

 

En face de Famoco, se dressent quelques géants, comme Gemalto ou Ingenico, mais ces grandes entreprises ne traitent qu'une partie du spectre et laissent la possibilité à la pépite française de trouver son marché. Elle vient par exemple de remporter un appel d'offres des chemins de fer néerlandais pour équiper les contrôleurs de ses terminaux, plus d'un millier au total. En Belgique, c'est avec Orange qu'elle déploie ses boîtiers dans les petits magasins afin d'associer une pièce d'identité à chaque vente de carte SIM, ce qui n'était pas une obligation légale il y a encore peu de temps. L'été dernier en France, Famoco avait fourni des bracelets connectés et sécurisés dans la fan zone de Lille durant l'Euro de football, et à Rennes lors des Transmusicales.

« D'abord une aventure humaine »

 

 

Et à chaque cas de figure, son modèle économique. Si Famoco se base sur la vente « sèche » de ses terminaux pour mesurer sa réussite, ce n'est pas tout. La gestion de ces outils, environ 100.000 actuellement, lui permet de générer du chiffre d'affaires. Tout comme lorsqu'elle développe avec des intégrateurs des solutions ad hoc en fonction des besoins du client. Lionel Baraban table sur la vente de 150.000 terminaux supplémentaires cette année, mais ne communique pas sur son résultat. Seul indice, les deux fondateurs avaient promis à leur équipe l'ascension du mont Blanc si le chiffre d'affaires prévisionnel de 2016 était réalisé avant l'été dernier… Ce qui fut apparemment le cas puisque la troupe a déjà gravi le mont Toupkal au Maroc pour s'y préparer. « La dimension sociale est importante pour nous et ce type d'opération participe à leur motivation, assure Lionel Baraban. C'est un challenge humain et sportif qui renforce la cohésion de notre équipe. Et puis monter une start-up, c'est d'abord une aventure humaine ! »


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