Le mythique téléphone 3310 de Nokia va-t-il bientôt être ressorti du placard pour se retrouver à nouveau exposé dans les boutiques des opérateurs télécoms ? Rien n'a encore été officialisé mais la rumeur s'est rapidement répandue après qu'Evan Blass, journaliste pour le site « Venture Beat » et coutumier de ce type de « leak », a affirmé que ce modèle « hommage » pourrait être présenté lors du prochain Mobile World Congress (MWC) de Barcelone (27 février - 2 mars).

 
Il y a près d'un an, le groupe finlandais, recentré aujourd'hui sur les équipements et services pour opérateurs télécoms, avait annoncé qu'il comptait faire son retour dans les smartphones . Mais en faisant reposer le risque financier sur d'autres épaules que les siennes.

La firme finlandaise a, en effet, confié les droits de sa marque et de ses brevets à la société HMD Global. « HMD a l'intention d'investir plus de 500 millions de dollars en marketing au cours des trois prochaines années », avait alors avancé Nokia qui, de son côté, percevra des royalties sur les ventes des appareils.

Si le projet de relancer le modèle 3310 est bien dans les tuyaux, HMD Global ressusciterait là l'un des téléphones les plus iconiques du début du siècle. Lancé en 2000, le 3310 débarque dans les magasins dans un contexte où Nokia a déjà parfaitement négocié son virage vers les produits technologiques.

Fin 1998, le groupe avait dégagé un chiffre d'affaires de 13,3 milliards d'euros sur l'année, pesait 15% du PNB finlandais et avait vendu 43 millions de téléphones portables (sur 163 millions écoulés, en tout, dans le monde). Un an plus tard, Nokia devient la première capitalisation boursière européenne, à 204 milliards d'euros.

126 millions d'exemplaires vendus...

Les raisons d'une telle réussite ? La norme GSM. De tous les constructeurs de téléphonie mobile, Nokia est le premier à croire en l'avenir de ce nouveau standard numérique. A l'époque, Nokia investit tous azimuts dans le design et la conception de téléphones portables et d'éléments d'infrastructures pour réseaux mobiles.

Le pari est plus que payant. Le 1011, le 8110, ou encore le 3210, grand frère du 3310 : tous ces modèles permettent à Nokia de devenir le premier vendeur de téléphones au monde. Très vite, le 3310 ne va faire que renforcer sa position de leader.

Léger (133 grammes), doté d'un écran monochrome de 84 * 48 pixels, réputé très solide, promettant une autonomie allant jusqu'à 260 heures en veille, cet appareil disposait aussi d'une calculatrice, d'une fonction de rappel ou encore d'un chronomètre. Quatre jeux mobiles y étaient aussi intégrés, dont le mythique "Snake II".

... soit près de deux fois moins que le Nokia 1100

Vendu près de 300 euros "nu", (c'est-à-dire sans abonnement), le Nokia 3310 rencontre vite un énorme succès commercial. Il s'en écoulera quelque 126 millions d'exemplaires dans le monde. Ce qui en fait, encore aujourd'hui, l'un des téléphones portables les plus vendus de l'histoire (Apple a vendu plus d'un milliard d'iPhone depuis juin 2007 mais il s'agit là de l'ensemble de la gamme du smartphone, NDLR).

Un volume colossal mais loin des performances du 1100 de... Nokia. Sorti en 2003 et destiné aux pays en voie de développement, ce téléphone, vendu 109 euros, s'est lui écoulé à près de 250 millions d'unités. Soit deux fois plus que le 3310 dont la production prendra fin en 2006.

La mode naissante du vintage dans les smartphones

Depuis, certains 3310 se vendent encore sur le marché de l'occasion. Certaines sociétés récupèrent, réparent si besoin, et reconditionnent aussi ces modèles qu'elles revendent ensuite, tentant de surfer sur lamode naissante du vintage dans les téléphones .

Cette offre vise aussi à répondre aux attentes de certains consommateurs qui recherchent des téléphones simples d'utilisation, à moindre prix et sans Internet ni application afin de perdre moins de temps en les utilisant. Petit bémol avec le 3310, le jeu "Snake II" était réputé pour être aussi addictif que chronophage.